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Fedactio a recueilli le témoignage d'une femme victime de violences conjugales

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Le vendredi 26 octobre 2018, Fedactio a recueilli le témoignage d'une femme victime de violences conjugales. Cette femme belge de 54 ans a accepté de témoigner à propos des violences infligées par son ex-compagnon dont elle a souffert durant des années.

La question qu’on me pose le plus souvent, c’est comment j’ai fait pour endurer ça durant toutes ces années. 32 ans c’est une très longue période. Quand j’ai enfin décidé de le quitter, je lui ai laissé une lettre de ce nombre exact de pages. J’avais besoin de toute cette place pour écrire toutes les choses qui s’étaient brisées en moi au cours des années. Une page par année, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de moi.

Si j’avais dû classifier mes déboires, j’aurais sans doute pu établir un genre de « top 10 des pires choses qui me soient arrivées ». Mais j’avais les pensées trop embrouillées au moment de rédiger cette lettre. J’ai écrit les choses comme elles me revenaient à l’esprit. Que le nombre de pages corresponde au nombre d’années où j’ai été isolée n’est que pure coïncidence.

Mais si je pense vraiment à cette question plus en profondeur, à savoir comment ai-je fait pour tenir bon toutes ces années ? La seule chose que je peux en dire c’est que je vivais au jour le jour, que chaque matin je me levais avec la conviction qu’un jour je serais libérée de tout cela. Et plus je vieillissais, plus ce « un jour » se rapprochait, mes plans devenaient plus concrets, même s’ils étaient freinés par le fait qu’il est difficile pour une femme de mon âge de tout quitter puis de retrouver un emploi. Il y a un moment où vous n’êtes plus financièrement intéressante pour un potentiel employeur.

Parmi toutes les choses que j’ai perdues, mon sentiment de sécurité est surement le pire. Année après année, j’attendais avec impatience le lundi, ma journée préférée, celle où je pouvais enfin retourner au travail, être en sécurité. Si cela avait été possible, ma meilleure amie m’aurait offert un bouquet de lundis pour mon anniversaire, parce qu’elle savait que cela m’aurait rendu heureuse, contrairement à mes autres amis qui m’auraient sans doute souhaité plus de dimanches ou de congés.

« Tout le monde a le droit à la vie, la liberté et la sécurité » Déclaration universelle des droits de l’homme.

Cette période de ma vie a aussi détruit ma confiance et mon amour-propre. Elles étaient complètement anéanties à chaque fois que « L’entreprise de démolition » (comme l’appelait un ami) me rendait visite. Les personnes qui n’ont pas beaucoup d’estime d’elles-mêmes demandent très peu d’aide, tolèrent trop de choses et se retrouvent vite isolées. Toutes ces années de solitude ont été comme la traversée d’un long tunnel avec une vague lumière au bout, une lumière qui devenait de plus en plus vive au fur et mesure que les années s’écoulaient, une lumière qui m’attirait de plus en plus, une lumière qui m’a ouvert les yeux qui étaient resté fermés si longtemps.

Une autre question que je me suis surtout posée à moi-même, est de savoir ce qui fut le pire. Ce ne fut pas la douleur physique, qui la plupart du temps disparaissait au bout d’une journée. Non, ce fut les humiliations, le langage obscène, les insultes, les mots toxiques qui m’assaillaient l’esprit. Ce sentiment d’insécurité jour et nuit. Allait-il ou non recommencer ? Et par-dessus tout, la honte de ne pas avoir pu préserver mes enfants, parce que j’avais choisi un mauvais père. La honte d’avoir été trop lâche pour les mettre à l’abri à temps. Mais les regrets ne soignent pas les blessures, pas plus qu’ils n’effacent les mauvais souvenirs. Seul l’amour est capable de ça. Pas un amour au compte-goutte, mais un amour débordant. Qu’on cueille enfin avec joie tout en essayant de notre mieux de donner un sens à ce qu’il reste de notre vie. Rien n’est perdu à jamais tant que maman ne baisse pas les bras.

Après 24 années de mariage, Marie a repris goût à la vie, aux côtes de ses enfants et de son nouvel amour.


Si vous aussi êtes victime de violences et souhaitez en parler, vous pouvez appeler gratuitement et anonymement le 0800/30030 ou consultez www.ecouteviolencesconjugales.be
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