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Rencontre avec M. Thomas Antoine, ambassadeur émérite et philosophe, au sujet de l'engagement en faveur d'une paix durable

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Le mercredi 28 septembre, Fedactio a eu le plaisir et l’honneur de recevoir M. Thomas Antoine, ambassadeur émérite et philosophe, pour une table ronde sur "Consolider la paix : engagement citoyen pour une paix durable". M. Antoine a tour à tour abordé les changements de paradigmes liés à la construction européenne, le rôle de la Belgique dans le concert des nations, la question de la guerre juste, ainsi que l'importance du dialogue au sein des relations interétatiques, mais aussi ce qu'il est possible de faire en tant que citoyens ou société civile pour préserver la paix. L'évènement a réuni autour de la table différents acteurs de paix œuvrant en faveur du vivre-ensemble, du dialogue interculturel et interconvictionnel, notamment des membres de d'El Kalima, de VSMB, de la Chapelle pour l'Europe, de Dialogue Platform, d'Intouch, ainsi que de notre association membre Beltud.

Auteur d'une prestigieuse carrière diplomatique, d'abord Secrétaire d'ambassade à Téhéran, ensuite Consul à Lisbonne, conseiller politique à Washington, puis à Genève auprès de l'OMC et de l'ONU, directeur des relations bilatérales pour l'Europe Sud-Est, puis tour à tour ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Belgique en Tunisie, Argentine, Uruguay et Paraguay et au Grand-Duché du Luxembourg, et enfin de 2017 à 2020, Secrétaire-général du Bénélux, puis inspecteur des postes diplomatiques, l'intervention de M. Antoine a profondément capté l'attention de notre auditoire en lui ouvrant de nouvelles pistes de réflexions. Son éloquence et son érudition ont largement contribué au succès de cet évènement.

Le format table ronde a favorisé les interactions entre participants issu de différents horizons et notre invité. Ce dernier a exposé certains enjeux relatifs à la réalisation d'une paix durable et les changements de paradigme qui l'accompagnent. Pour lui une véritable paix ne peut être imposée, elle doit être consentie par les deux parties, et pour être une alliance véritable, elle doit être inconditionnelle. Il s'agit d'une relation active de complétude, de reconnaître l'altérité comme source de richesse.

M. Antoine a également souligné la distinction essentielle à faire entre nationalisme et patriotisme - ce dernier étant selon lui l’antidote du premier. La patrie n’est pas une identité assignée mais choisie, adoptée. Ce n'est pas non plus une relation exclusive ; elle permet au contraire la superposition d'identités multiples. On peut par exemple être à la fois fier d'être Catalan, Espagnol et Européen. C'est enfin une reconnaissance mutuelle. La Patrie accueille ceux qui en embrassent et promeuvent les valeurs, à l'image d'un père qui reconnaît son enfant. Le nationalisme à contrario, et comme n'ont pas manqués de le rappeler certains participants d'origine étrangère, crée une relation tendue, conflictuelle entre terre d'accueil et pays d'origine puisque se basant sur le rejet ou l'assimilation au détriment du sentiment d'intégration.

Selon notre invité, une bonne diplomatie intègre ces deux paradigmes. La construction européenne, bien que toujours en chantier et imparfaite, porte cet idéal. Si l'Union européenne n'a plus connu de conflit en son sein c'est justement car elle est basée non pas sur une paix imposée, conditionnelle, mais sur celle d'une paix inconditionnelle et sur l'abandon des nationalismes. La paix est cependant un exercice fragile et le "miracle" européen doit être entretenu par les citoyens de bonne volonté.

Enfin nous avons abordé la brulante question de l'agression russe en Ukraine et de la guerre aux portes de l'Europe. Une des missions du diplomate est de nouer et préserver des relations diplomatiques avec les autorités du pays d'accueil enfin de prévenir ou mettre fin à un conflit. On peut dire que la diplomatie requiert beaucoup d’empathie, de flexibilité, mais aussi un sens inné de la médiation. Il n'est cependant pas toujours possible, ni préférable de ne pas intervenir dans un conflit. M. Antoine est revenu sur le concept de « guerre juste » tel que développé par Saint-Thomas d’Aquin qui proposait trois conditions pour qu’une guerre soit juste : qu’elle soit menée par un Prince (l'autorité), qu’elle soit menée au nom d'une noble cause, et enfin qu’elle soit menée de façon éthique.

Sur l'importance de l'action citoyenne et associative, et plus particulièrement du dialogue interculturel et interconvictionnel, notre invité a tenu à distinguer la foi et la croyance. Même en étant de croyances différentes, nous pouvons témoigner d'une foi commune et œuvrer ensemble à la consolidation de la paix. Si l'action citoyenne paraît parfois insignifiante au regard du tumulte des relations internationales, il faut cependant semer de petites graines pour voir germer la paix.

L'équipe de Fedactio remercie chaleureusement Monsieur Antoine, ainsi l'ensemble des participants à cette table ronde qui s'inscrivait dans le cadre de la Journée internationale de la paix 2022, et plus largement dans notre série de tables-rondes « Peace Café ».
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