Le vendredi 11 septembre 2019, Fedactio et Golden Rose Bruxelles ont participé à une journée de réflexion organisée par le Forum bruxellois de lutte contre la pauvreté. Au programme différentes tables rondes, conférences et ateliers autour de cette question : « comment transformer le travail social pour qu’il transforme la société ? ». La table ronde à laquelle nous avons participé cherchait des solutions pour « sortir du caritatif avec les réfugiés ».
Réhumaniser
Au cours des discussions un problème a particulièrement été pointé du doigt : le caractère vertical du caritatif. Il s’agit bien souvent d’une aide de première ligne pour répondre à une situation d’urgence. Même partant des meilleures intentions, l’aide aux réfugiés peut avoir un côté humiliant, déshumanisant, pour celles et ceux qui en sont bénéficiaires. On se retrouve souvent face à des personnes isolées qui ne peuvent se permettre de refuser la main tendue.
Reconnaitre
Nous pensons qu’il est primordial de réintégrer les réfugiés dans le tissu social, de leur permettre des mobiliser des ressources, un réseau, et de sortir de la dépendance. Pour ce faire Fedactio se mobilise pour qu’ils ne portent pas le statut de réfugié comme un stigmate, confinés à ce statut qui invisibilise leur identité et leurs talents. Ainsi nous avons intégré des réfugiés dans notre structure organisationnelle, nous les invitons à se joindre et à participer à nos activités et leur donnons la parole sur différents sujets en fonction de leur expertise.
Nous sous saluons également des initiatives comme “Vis mon exil” lancée par la Croix-Rouge, qui propose de vivre un parcours retraçant les différentes étapes d’une migration. Ce genre d’outil joue sur la corde de l’empathie pour nous aider comprendre la réalité de ceux qui ont tout quitté.
Connecter
Cependant ces différentes approches, si elles sont complémentaires, n’amorcent pas de changement structurel et ne sont donc pas suffisantes. L’aide aux réfugiés agit parfois comme un pansement sur une jambe de bois et empêche de penser des transformations sociales plus profondes pour prévenir plutôt que guérir. C’est le second point qui est ressorti de ces discussions : l’importance de réintroduire un rapport de force vis-à-vis de l’autorité politique.
Nous constatons malheureusement la fragmentation des efforts. Il existe beaucoup d’initiatives menées par la société civile, mais elles ne sont pas suffisamment coordonnées. Pour répondre à cette difficulté il est important de structurer le monde associatif. Pouvoir discuter des problématiques sous forme de collectif pour ensuite adresser d’une voix commune des pistes de solutions aux autorités publiques.
Travailler ensemble
Pour ce faire les rencontres sont primordiales. Non seulement pour se tenir au courant de ce que les autres organisent, mais aussi de façon moins formelle pour faire connaissance entre acteurs de la société civile. C’est pour répondre à ce manque de coordination que Fedactio a lancé cette année ses premières rencontres inter-associatives et continuera à recevoir des associations, mouvements, groupes... Nous sommes convaincus que nous ne pouvons œuvrer pour une société meilleure qu’avec des alliés et sur le principe de la solidarité. Ces rencontres sont le moyen de nous rassembler pour réfléchir ensemble aux problématiques et enjeux sociétaux.
Nous remercions chaleureusement le Forum pour l’organisation de cette journée dont l’objectif était de réunir de travailleurs sociaux, chercheurs, militants, citoyens qui font le travail social au quotidien pour élaborer ensemble de nouvelles stratégie de transformation sociale.
Le Forum réunit une cinquantaine d’organisations actives dans le domaine de la lutte contre l’exclusion sociale en Région bruxelloise. Dialogue avec des professionnels, consultation des personnes vivant dans la pauvreté, aide à la décision politique et analyse transdisciplinaire.
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