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Mutilations génitales féminines : une réalité belge ?

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Dans le cadre de la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines du 6 février 2019, Fedactio se penche sur la problématique des mutilations génitales féminines, une réalité trop souvent ignorée.


Les mutilations génitales féminines (MGF), c’est le fait d’altérer ou de léser les organes génitaux féminins pour des motifs non-médicaux. Aujourd’hui, le nombre de femmes souffrant de séquelles des suites de ces mutilations est estimé aux environs de 200 millions selon les Nations Unies. Même si les principaux pays touchés par ce phénomène sont généralement des pays d’Afrique, d’Asie ou du Moyen-Orient, la Belgique n’est pas pour autant épargnée. En effet, selon la dernière étude de prévalence réalisée par le SPF Santé Publique en 2016, plus de 25.000 femmes et jeunes filles seraient concernées par les mutilations génitales féminines sur le territoire belge. Toujours selon cette même étude, entre 2007 et 2012, le nombre de femmes et de jeunes filles ayant subi ou risquant de subir ce type de mutilations a doublé en raison de l’arrivée sur le territoire belge de femmes venant de pays parmi lesquels l’Indonésie, la Guinée, l’Irak ou encore les pays de la Corne de l’Afrique. Les facteurs à l’origine de ces pratiques sont principalement d’ordre socio-culturels. Les motifs les plus souvent invoqués par les auteurs de ces violences sont la pression sociale, la mutilation comme contribuant à l’éducation et à la « pureté » des jeunes filles ou encore l’inscription dans une tradition culturelle. Ce type de pratique est évidemment lourd de conséquences, tant pour la santé physique que mentale de ces femmes.

Cette journée internationale s’inscrit dans plusieurs problématiques ayant déjà été abordées par Fedactio par le passé, telles que les violences faites aux femmes ou encore les discriminations basées sur le genre. En tant que Fédération, Fedactio oeuvre depuis des années sur ces différentes problématiques à travers sa plateforme « Femmes et société ». En effet, Fedactio prône l’émancipation des femmes ainsi que la reconnaissance de leur statut en tant qu’égal de l’homme. Ces pratiques constituent une violation des droits des filles et des femmes, mais également des enfants et n’ont donc pas leur place dans le monde actuel.

En Belgique, plusieurs associations de terrain, parmi lesquelles le Groupe pour l'Abolition des Mutilations Sexuelles (GAMS), travaillent quotidiennement à combattre ces pratiques. Fedactio a eu l’occasion de recueillir les propos de Fabienne Richard, directrice de GAMS Belgique. Les actions de cette organisation s’articulent autour de quatre axes, à savoir :
- La prévention et la sensibilisation des familles ;
- L’accompagnement psycho-social des femmes déjà excisées ;
- La formation des professionnels ;
- Et le plaidoyer au niveau politique.
Une des réussites les plus importantes de GAMS à ce jour est le plan d’action global permettant l’accompagnement des victimes développé à partir de 2016 en collaboration avec Fedasil et Intact. Ce projet a permis d’assurer la formation d’au moins deux membres du personnel présent dans chacun des centres d’accueil où arrivent des femmes déjà excisées, ou risquant de l’être. Aujourd’hui, l’accent doit être mis sur l’éducation et l’inclusion d’une formation prenant en compte la problématique des mutilations génitales féminines dans les programmes scolaires des futures sages-femmes.

Si le sujet reste sensible, force est de constater que les choses évoluent, avec la remise du prix Nobel de la paix 2018 au Dr. Denis Mukwege et à Nadia Murad pour leurs efforts visant à mettre fin à l'emploi des violences sexuelles en tant qu'arme de guerre.
Ce 6 février, date de la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, est donc l’occasion pour Fedactio de mettre en lumière la lutte contre ces violences.

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