Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Vincent Vandenameele et je suis responsable du FFI. Nous sommes un fond de formation sectoriel, dirigé par des partenaires sociaux, notre mission principale est de stimuler et améliorer la formation des agents intérimaires. De plus, nous organisons des projets dédiés à la responsabilité sociale des entreprises dans son sens le plus large, comme par exemple des projets sur la diversité ou l’égalité salariale.
Quelle place accordent les employeurs aux travailleurs réfugiés ?
Beaucoup d’employeurs sont intéressés d’employer des réfugiés, parce qu’il y a actuellement une pénurie de travailleurs qualifiés dans certains secteurs. En d’autres mots, chaque talent est bienvenu, indépendamment de ses origines. De plus, de nombreuses études internationales confirment qu’employer des réfugiés offre quelques avantages. Par exemple ça permet d’élargir les horizons des autres travailleurs. Qui plus est, de nombreux réfugiés sont motivés à travailler. Ils saisissent toutes les occasions qui s’offrent à eux. Un autre bénéfice vient des retombées économiques pour les entreprises ; parmi les réfugiés il y a de nombreux individus talentueux, et les employer peut améliorer l’image de l’entreprise en permettant une réflexion plus approfondie sur la diversité au sein de notre société.
En quoi la connaissance de la langue est un facteur important dans la recherche d’emploi ?
La connaissance de la langue est très importante, peu importe le type d’emploi. Pour la sécurité de tout le monde, il est par exemple important que l’employé comprenne correctement les consignes, ou encore dans le secteur des soins de santé qu’il soit capable de communiquer avec les patients. La connaissance de la langue est aussi essentielle pour communiquer avec les collègues et les managers.
Par le passé, nous avons eu quelques projets, en partenariat, offrant une immersion linguistique complète pour préparer les candidats un emploi spécifique. Il est bien entendu très important de se familiariser avec le jargon propre à un secteur. Après ces cours de langue, les candidats ont aussi reçu une formation technique.
J’aimerais préciser que les publics avec lesquels nous travaillons parlent souvent une large variété de langues, ce qui peut être utile pour l’employeur. De plus, il y a de nombreux entreprises qui travaillent en anglais ou en français et où la connaissance de ces langues est cruciale.
Le mardi 4 décembre, le FFI a organisé un séminare en ligne à propos de l’engagement des réfugiés à destination des agences de recrutement. Quel en était l’objectif ?
Nous espérons répondre aux préoccupations des employeurs et déconstruire les obstacles à l’emploi des réfugiés. Un de ces obstacles est certainement la langue, nous devons inciter les agences de recrutement à investir dans des formations linguistiques sérieuses.
Est-ce que les agences de recrutement se sont montrées intéressées ?
Nous avons eu plus de 100 inscriptions, donc nous pensons qu’il y a de l’intérêt pour ce sujet. Il est évidemment que certains sujets ne sont jamais abordés ou de façon superficielle, du coup les agences ont besoin d’être mieux informées. D’un côté nous leur offrons un panorama du sujet, de l’autre nous les aidons à mettre en place de meilleurs pratiques de recrutement. À la fin du séminaire, un avocat de Ferdegon a mis l’accent sur des aspects plus juridiques.
Quelle est votre plus grande victoire pour l’année 2017 ?
En 2017, nous avons été en contact avec plus de 6000 travailleurs, et parmi ceux-ci 83% ont trouvé un emploi dans les deux mois. C’est un résultat dont nous pouvons être fiers. En outre, nous avons fourni beaucoup d’efforts pour retirer les barrières à nos projets d’intégration et de collaboration avec les agences de recrutement au niveau local. Nous nous sommes aussi impliqués dans des projets de mobilité, par exemple connecter la zone portuaire au centre-ville avec des lignes de bus. Le port est une zone d’emploi importante, mais n’est pas toujours facilement accessible si vous n’avez pas votre propre voiture ou permis de conduire. En mettant à disposition des minibus, nous constatons que les offres d’emploi reçoivent plus de candidatures.
Quels efforts seront nécessaires à l’avenir pour offrir à tous une égalité des chances ?
Si nous voulons viser le plein emploi, une série de réformes sont nécessaires. Dans le domaine de l’enseignement, nous devons changer de paradigme : de nos jours les étudiants sont mis dans des cases. Notre système éducatif, est trop souvent en « système en cascade » (des étudiants talentueux sont orientés vers des études moins valorisées) et bien sur ce système est loin d’être parfait. À côté de ça, des réformes sont aussi à faire du côté des employeurs. Ils doivent arrêter d’être obsédé par les qualifications et se concentrer sur les compétences. Dans certains domaines spécifiques, il n’est pas toujours facile de trouver un candidat qui répond à toutes les exigences ; les employeurs devraient dès lors recruter en fonction des capacités. Enfin, nous souhaitons encourager les partenariats intersectoriels dans le domaine de la formation. Actuellement, les travailleurs peuvent profiter de certaines formations en fonction de leur statut ou de leur secteur d’activité. Ça serait bien si plus de partenariats pouvaient être mis en place. Ça faciliterait grandement la vie des demandeurs d’emploi qui pourraient plus facilement suivre une formation afin d’améliorer leurs compétences.
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