Fédération des Associations Actives de Belgique

Recherchez dans le site

Archives

Bureaux

Rue des Palais 127,
1030 Schaerbeek
Tel: +32 2 212 19 00
GSM : +32 483 05 77 46
info@fedactio.be
Rue jumet 175,
6030 Marchienne au Pont
Tel: +32 71 13 80 30
GSM : +32 472 854368
hainaut@fedactio.be
Rue de Fexhe 26,
4000 Liège
Tel: +32 4 233 54 52
liege@fedactio.be
Victor Roosensplein 7
2170 Merksem
Gsm: +32 488 10 59 38
Fax: +32 2 212 19 03
antwerpen@fedactio.be
Martelarenlaan 46
3500 Hasselt
+32 11 43 64 05
Fax: +32 11 43 65 40
limburg@fedactio.be
Kartuizerlaan 107
9000 Gent
+32 483 65 18 59
gent@fedactio.be

Fedactio organise une conférence sur la démocratie culturelle

Share it:


Le mercredi 14/04/21, Fedactio a organisé une conférence sur la "Démocratie culturelle". Cette conférence portait sur les enjeux de la culture dans notre société plurielle. Nous avons abordé le sujet sous différents angles, tout en mettant l'accent sur l’importance d'avoir une culture accessible et inclusive, en particulier pour les publics fragilisés. La culture peut être un fabuleux vecteur d'émancipation et de cohésion sociale à condition de donner à chacun la possibilité d'apporter sa pierre à l'édifice. À travers cet événement, nous souhaitions mettre en lumière les pratiques participatives qui valorisent la diversité de notre société.

Lien vers la vidéo de la conférence -> https://youtu.be/4ScDc2cYvHU

Dans un premier temps, M. Alexandre Thiry, Responsable communication et chargé de projet chez Fedactio est revenu sur ce qu'est la démocratie culturelle. Il l'a définie comme l'ensemble des pratiques qui consistent à insuffler de la démocratie dans la culture, à donner à chacun les moyens d'en être l'acteur et plutôt qu'un simple consommateur.
Lors de son intervention, il est revenu sur les origines du concept et de sa terminologie, de l'industrialisation à la révolution française, de la lutte ouvrière aux mouvements de contestation sociale des années 70 qui mettent en tension les tenants de « la culture pour tous » et ceux de « la culture par chacun ».
Cela a permis d'en cerner certains enjeux.
- Au niveau de la diversité culturelle tout d'abord : si on se penche sur la Belgique, force est de constater que depuis ses origines elle est d’une grande diversité. Politique et institutionnelle dans un premier temps, philosophique, idéologique et socio-économique d’autre part, notre histoire est fondée sur différents clivages, entre laïcs et religieux, entre socialistes et libéraux, entre classe ouvrière et bourgeoisie capitaliste. Ces différentes composantes de la société sont en soit porteuses de vision de la culture et de pratiques culturelles différentes. Les mouvements migratoires de la seconde moitié du XXe siècle à nos jours sont venus amplifier cette diversité. Prenons le cas emblématique de Bruxelles où cohabitent 183 nationalités différentes et où un habitant sur trois est de nationalité étrangère. On peut, comme nous le pensons chez Fedactio, voir dans notre diversité culturelle une chance et une grande richesse. Mais pour ceux qui trouveraient ce discours naïf, elle peut être perçue à tout le moins comme un état de fait et un défi à relever. L’idée est d’appréhender les populations issues de l’immigration en termes de potentiel et non en termes de manque.
- Concernant les politiques culturelles ensuite : on constate ces dernières années des mesures politiques visant à promouvoir la diversité culturelle. Si on ne peut que les saluer, il faut cependant rester vigilant que celles-ci ne se fassent pas au détriment des politiques visant l’égalité de fait et l’exercice des droit culturels. Le risque est de faire porter exclusivement sur les individus la responsabilité de leur intégration socio-culturelle, et d’oublier le rôle essentiel de l’État et des politiques publiques.
- Sur la médiation culturelle et le rôle des associations enfin : la démocratie culturelle n'est pas une simple invitation à la culture, mais une initiation à la culture ; ce qui suppose une politique de médiation culturelle, d’éducation à la culture, visant à dépasser les obstacles symboliques à l’accès à la culture. Elle consiste à considérer la culture non plus comme objet de consommation mais comme un terrain social de participation : l’attitude passive, réceptive, doit faire place à des activités créatives et collaboratives. Nous pensons essentiel de mettre en valeur les productions culturelles populaires ou minoritaires face à des standards culturels dominants. Aujourd'hui les acteurs culturels publics sont en compétitions avec les industries culturelles des géants du web (Netflix par exemple). Au delà de la question des modes d'accès à la culture, se pose la question de la production culturelle. Les structures professionnelles ont un quasi monopole sur la production et impose une culture loisir et passive plutôt qu'une culture active et revendicatrice. Le monde associatif à travers les actions culturelle et d'éducation permanente a un rôle à jouer en mettant le public en mesure de se politiser et d'avoir une citoyenneté active et critique. Plutôt que d'entretenir un public de consommateurs, les associations doivent favoriser l’éclosion de toutes les cultures, en sollicitant également la participation à l’expression et à la critique.

M. Olivier Van Hee, Directeur du Service d’Inspection de la Culturel (FW-B) et Chargé de cours en gestion culturelle (ULB) a développé la question de la culture comme vecteur d'émancipation. Selon lui il faut relativiser la mise en concurrence des acteurs culturels. Il a rappelé que dans l'histoire de l'Humanité, il n'y avait jamais eu une aussi grande offre culturelle. Les industries culturelles sont les premiers vecteurs de démocratisation de la culture, mais à la différence des acteurs publics, ne portent pas les valeurs de la démocratie culturelle : la capacité d'analyse critique de la société, la citoyenneté, la responsabilité, la solidarité, la participation...
Le rôle des centres culturels, bibliothèques, centres d'expressions et de créativité est d'offrir un espace de débat et de réflexion citoyenne. Il en est de même au sein des maisons de jeunes qui ont pour objectif de former des CRACS (citoyens responsables actifs, critiques et solidaires).
Monsieur Van Hee a questionné le lien entre l'émancipation et la cohésion sociale. La cohésion sociale vise a pacifié les rapports sociaux et renforce en quelque sorte l'ordre établi, là où la culture vue comme vecteur d'émancipation peut engendrer des transformations sociales, être subversive et remettre en cause le modèle dominant.
Il a également rappelé que la culture peut être instrumentalisée. Il a critiqué la vision européenne de la culture perçue comme une transmission de savoirs et compétences visant à intégrer le marché du travail,
Enfin il a mis en lumière la manière dont les valeurs de la culture traversent les transformations de nos sociétés, notamment sur le plan de la numérisation et du rapport aux industries culturelles.

Mme Émilie Lavaux, Directrice du Centre culturel de Genappe a ensuite abordé la problématique de l'accès à la culture. Elle a exposé les freins et motivations que l'on peut retrouver chez les usagers. Selon elle, les structures culturelles sont parfois perçues comme réservées à des initiés. Le rapport au collectif est souvent lié aux conditions matérielles. Il existe aussi des difficultés au niveau de la mobilité. Elle a donné des exemples concrets d'activité mise en place par le Centre culturel de Genappe pour sortir certains usagers de leur isolement, notamment en travaillant sur la confiance en soi. Mme Lavaux a souligné l'importance de mettre les usagers au centre du questionnement dans une dynamique participative, de leur permettre de faire des propositions, plutôt que de leur imposer de façon descendante celles prises par le centre culturel.

Enfin, Mme Manon Istasse, Chargée de missions à l'Eden (Centre culturel régional de Charleroi) a souligné l'importance d'une culture inclusive en donnant des exemples de pratiques participatives. Le centre culturel se donne donc pour objectif d'élargir le public, de le diversifier en touchant différentes milieux sociaux, de le fidéliser et d'en faire un partenaire actif. Mme Istasse a commencé par rappeler l'importance de prendre en compte le territoire dans lequel s'inscrit l'action culturelle, ainsi que le cadre normatif. Partant de l'expérience de l'Eden elle a présenté leur contrat programme dont l'enjeu principal est de "faire ville ensemble". Parmi les objectifs fixés il y a la volonté de créer un imaginaire collectif en accompagnant les cultures urbaines et en développant les patrimoines et expressions populaires. C'est le cas du travail mené au sein du Carnaval de Charleroi. Ce dernier s'articule autour d'une vingtaine de groupes dont certains avaient une identité culturelle très marquée, comme les tambours du Burundi. L'Eden a donc mené un travail de "carnavalisation", permettant, plutôt que d'exacerber les différences, de faire culture commune.

La soirée s'est achevée par une séance de questions-réponses avec le public.

---
Ce programme s’inscrivait dans le cadre plus large du projet CommUnity, projet européen de prévention à la radicalisation dont Fedactio est partenaire. L’idée centrale est de réunir des individus de différents horizons autour d’activités culturelles et artistiques. Le dialogue autour de ces activités étant un des leviers de la prévention aux idéologies radicales. La précédente conférence que nous avons organisé traitait de l’importance de l’expression culturelle et artistique chez les jeunes. C’est dans cette continuité que nous abordons ce sujet sur la démocratie culturelle.

Share it:

Activités Fedactio

Art et Culture

Bruxelles

Charleroi

CommUnity

Dialogue et Cohésion sociale

Liège

Post A Comment: