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De plus en plus d'entreprises belges créent de la valeur économiquetout en respectant l'homme, l'environnement et les valeurs éthiques

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Cet élément occupe à présent une place primordiale dans la stratégie d’entreprise des grandes organisations.«Qu’en est-il exactement de la RSE dans la société actuelle?»«Et les PME, sont-elles également conscientes de la nécessité de la RSE?» Telles sont les questions que nous avons posées à l’expert Luc Van Liedekerke, professeur d’entrepreneuriat éthique à l’Université d’Anvers  et titulaire de la “BASF-Deloitte-Elia chair on Sustainability” et Hans Verboven, professeur d’entrepreneuriat éthique et de RSE à l’Université d’Anvers et également membre du projet “BASF-Deloitte-Elia chair on Sustainability”.
Quelle est l’essence de la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises)?
Luc Van Liedekerke: 
Selon la définition établie en 2011 par la Commission européenne, est qualifiée d’entreprise – socialement –  responsable, une entreprise qui se montre responsable envers la société. La RSE est un état d'esprit, un point de vue qui devrait être inclus dans les pratiques de chaque entreprise. Pour être bref, selon moi c’est une entreprise qui répond aux défis sociétaux sans se créer de nouveaux problèmes.

Hans Verboven: Je vais renvoyer les entrepreneurs à la définition donnée par le gouvernement flamand : la RSE est un processus d'amélioration continue dans lequel les entreprises doivent prendre des décisions en se préoccupant à la fois de l’économie, de l’environnement et du domaine social. Tout cela doit être intégré à l'ensemble des activités de l’organisation et avec les accords des parties intéressées, des intervenants et des acteurs de l'entreprise.
L’essentiel pour moi est la prise de conscience que les décisions que vous prenez pour votre entreprise ont un impact sur les autres, parfois même des impacts que nous n’imaginons pas au premier abord, et c’est pour cette raison qu’il faut prendre la RSE en compte.

lucLuc Van Liedekerke:

«La RSE est un état d'esprit, un point de vue qui devrait être inclus dans les pratiques de chaque entreprise»






Comme en témoignent les derniers résultats du baromètre RSE, un progrès important et inattendu s’est réalisé au niveau de la RSE en Belgique, lors de ces trois – quatre dernières années. Comment expliqueriez-vous cet intérêt croissant pour la RSE?

Luc Van Liedekerke: J’ai été effectivement surpris à la vue des réels progrès accomplis au niveau de toutes les dimensions de la norme ISO 26000 ces trois années et demie passées. Les progrès les plus notables ont été faits au niveau des domaines qui touchent les questions relatives aux droits de l'homme, domaines qui impliquent aujourd’hui des objectifs de management (gestion) explicites de la part des entreprises. A cela, nous pouvons également ajouter d’autres questions qui ont fortement gagné en importance, à savoir, celles concernant les relations avec les employés, les clients et l’environnement. Comment cela se fait-il ? Je pense que d’une part, cela a à voir avec la pression grandissante qui se fait autour du thème de la société et d’autre part, que le message que nous véhiculons est sensé et vrai : « La RSE améliorera une entreprise plutôt que de l’affaiblir », ce message s’inscrit de plus en plus dans la tête des gens.

Hans Verboven: Une chose qui me fascine particulièrement est que, bien que les entreprises ne soient pas la cause des problèmes, ils peuvent beaucoup dans leur résolution. Beaucoup de problèmes sociaux peuvent être résolus par des entreprises. Je m’explique : quand une ONG (Organisation non gouvernementale) met en œuvre un projet dans un pays du tiers monde ou ici, elle a souvent une approche dite « descendante ». En effet, elle commence par récolter de l'argent pour ensuite réaliser LE projet en question, qui peut par exemple être la construction d’un puits ou autre chose similaire. Cela arrive très souvent.
Alors que lorsqu’une entreprise veut résoudre un problème social ou environnemental, elle se base sur une analyse de rentabilité qui donne lieu à des solutions viables, évolutives et pouvant se développer ; avec cette procédure, vous obtenez une sorte de croissance exponentielle au niveau de la résolution du problème. Ce procédé, appliqué par les grandes entreprises, peut également l’être par les petites entreprises.

Les PME belges sont-elles représentées dans le baromètre RSE? Et à quel degré sont-elles sensibles à la question de la RSE?
Luc Van Liedekerke:
Toutes les entreprises de Belgique n’ont pas atteint le baromètre RSE. En fait, seuls les précurseurs l’ont atteint. J’espère que deux domaines gagneront en croissance dans le baromètre RSE : premièrement, l’internationalisation ; et deuxièmement, le fait de se pencher vers un autre type d’entreprise, telles que les PME.
Hans Verboven: Je reste persuadé qu’il existe encore beaucoup de patrons de PME qui pensent que la RSE est une réalité lointaine et qui croient que c’est une chose pointée du doigt qui leur est imposée. Je pense que l’ignorance est la source principale de cette façon de penser ; je constate souvent dans mes contacts qu'il existe un malentendu au niveau de la RSE. Un autre problème est que certains entrepreneurs ne sont pas encore d’idée que faire profiter la société – en plus de leur propre entreprise – est une autre sorte de relation « gagnant-gagnant ». Parfois, vous verrez que « 1+1=3 », c’est ce qu’on appelle le principe de création de valeurs partagées. Et dans certains cas, vous acceptez une petite perte personnelle ou un gain moindre, au profit d’une valeur sociale plus grande ; mais cela se produit malheureusement trop rarement.

Hans Verboven:hans

«Je reste persuadé qu’il existe encore beaucoup de patrons de PME qui pensent que la RSE est une réalité lointaine»





Pouvons-nous dire que la RSE demande financièrement beaucoup d’argent?
Luc Van Liedekerke: 
Nous avons fait une étude de 200 entreprises et il y a encore énormément de sociétés qui sont d’idée que cela va leur coûter de l’argent. Non, cela ne va pas vous coûter de l’argent.
Si vous procédez de la bonne manière ; abordez les bons thèmes, pertinents avec votre activité, vous en tirerez également profit, il n’y a pas de doute à ce sujet.

Hans Verboven: Beancoup de PME voient la RSE et la durabilité comme un facteur de coût, une complication supplémentaire ; la raison est qu’elles regardent la chose depuis un mauvais angle. Quand j’aide les entreprises à prendre des initiatives de développement durable, je me concentre toujours dans un premier lieu sur les gains d’efficacité que peuvent offrir les processus durables et le lean management. Cela permet déjà d’avoir une victoire pour l’entrepreneur et pour l’environnement. Pensez à réévaluer l'éclairage, le chauffage, l’énergie, la mobilité, etc. Mais évitez également le gaspillage – dès la phase de conception – pour réduire vos coûts.

Quels inconvénients pourrait éventuellement rencontrer les entreprises qui négligent la RSE?
Luc van Liedekerke: Les entreprises qui négligent systématiquement la RSE, et donc l’intérêt des groupes et de la société, vont être éjectées par ces personnes, ces groupes à un moment donné. Donc elles devraient prendre en considération ces intérêts et les intégrer à sa culture d’entreprise. Vous devez avoir cette vision en tant qu’entrepreneur et c’est un réel défi pour les entreprises d’y parvenir aujourd’hui.

Hans Verboven: Je constate souvent que pour le consommateur ordinaire, c’est le prix qui est le facteur déterminant. Mais sur le marché du B2B, c’est encore autre chose. Si les grandes entreprises étaient poussées à mettre l’accent sur les  critères de durabilité dans leurs appels d'offres, alors il serait plus facile pour les PME d’en faire pareil ; et les PME qui ne le font pas n’auront, à terme,  pas de chance  de travailler avec des grands acteurs. Aussi, le gouvernement joue un rôle important dans la régulation et la hausse des impôts sur l'énergie et les déchets. Les PME qui ne changent pas leur stratégie souffrent souvent à un moment d'un désavantage concurrentiel parce qu'elles sont moins rentables.

Le gouvernement pourrait-il jouer un rôle plus important dans le processus de sensibilisation? Luc Van Liedekerke: Personnellement, je pense que le gouvernement peut encore faire beaucoup plus. Si vous comparez par exemple la Flandre avec les Pays-Bas, vous verrez qu’il existe trois organisations semi-gouvernementales avec environ 100 employés chacune, qui soutiennent les projets de RSE ; voilà une très grande différence avec la Belgique. Aux Pays-Bas, les achats faits à tous les niveaux par le gouvernement néerlandais sont 100% durables ; ceci représente 20% de l'économie car le gouvernement est un grand consommateur. Cela signifie en pratique que si le gouvernement investit dans un projet de construction, il demandera du bois avec le label FWC, c'est-à-dire provenant de forêts gérées de manière durable.
Quelle en est l’incidence? Cela implique qu’en tant que PME dans le domaine de la construction, je me dois de savoir ce qu’est le label FWC, donc que je dois m’informer à propos de ces labels de construction; c’est ce qui fait défaut aujourd’hui.

Hans Verboven: Le gouvernement peut faire beaucoup plus, en particulier pour orienter les entreprises dans la RSE, mais il faut prendre garde où il fixe ses limites. Ce qu’ils peuvent faire, c’est commencer avec l’enseignement. En effet, il devrait y avoir des heures supplémentaires dans les cours d’économie afin d’enseigner la durabilité « réelle » et pas simplement la durabilité dans le sens où « J’éteins les lumières pour économiser et j’achète des produits issus du commerce équitable ». C’est vraiment une sorte d’entrepreneurship (esprit d’entreprise) que nous devons construire progressivement. L’histoire de l’innovation ou l’utilisation de chose réellement durable sont deux choses qui ont le mérite d’être expliqués. Un thème qui me motiverait personnellement serait d’apprendre l’histoire de la plupart de ces modèles d’entreprises innovants qui se sont aujourd'hui développés dans l'économie circulaire, la co-création ou l'économie partagée et qui sont aujourd’hui tournés vers un meilleur modèle.

Y a-t-il des secteurs qui sont plus sensibles à la RSE que d’autres?
Luc Van Liedekerke: Oui, les secteurs industriels. En Belgique, les principaux secteurs couvrent les domaines chimiques, agro-alimentaires, les domaines de de la pêche et de la construction. Il y a de plus en plus d’organisations investies dans la RSE dans le secteur de la production, pourquoi? Car dans ce domaine, les entreprises sont soumises à une législation beaucoup plus stricte en ce qui concerne l’environnement et la durabilité. Si nous regardons le secteur de l'automobile, il y a beaucoup à faire au niveau des émissions de NOx (Oxydes d’azote) et c’est l’envie d’adopter une politique de consommation durable qui va pousser à l’innovation. Il est important de tenir compte du fait que ces entreprises doivent trouver une solution à ce problème sous peine de « passer à la trappe ». Si les consommateurs, les gouvernements et les ONG exerçaient une pression sur les entreprises, cela les forceraient à réagir, et ces entreprises seraient plus investies dans la RSE. Finalement, dans quel secteur la RSE reste-t-elle encore un obstacle? Le secteur des services, car ces organisations ne comprennent pas bien sur quel niveau se joue leur impact ; c’est une grande bataille de grande ampleur qui se dressent à nous à nouveau.

Hans Verboven: Les plus grandes opportunités se présentent bien sûr aux PME du secteur de la construction. J’ai eu beaucoup d’expérience dans l’industrie de la construction et là nous pouvons avoir des impacts à tous les niveaux.

Est-ce que l’intérêt pour la RSE va augmenter à l'avenir ? Que révèlent les chiffres? Luc Van Liedekerke: Cela va encore augmenter. Je vois du développement à tous niveaux, pas seulement autour de l'environnement.Je vois qu’il y a du progrès autour de tous les thèmes et je trouve cela vraiment très rassurant car cela signifie tout simplement que les gens prennent la RSE au sérieux.

Hans Verboven: Les chiffres montrent que la RSE est de plus en plus à l'ordre du jour des petits conseils d’administration, mais ceux-ci ne savent pas encore comment bien traiter le sujet. La durabilité ne disparaître plus de l'ordre du jour. Aujourd’hui, même les Nations Unies  parlent d’objectifs de développement durable adaptés aux les PME.

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Qui est Luc Van Liedekerke?

Le Professeur Dr. Luc Van Liedekerke est un spécialiste de l'éthique entrepreneuriale et expert dans le domaine de la responsabilité sociale des entreprises. Il est titulaire de la “BASF-Deloitte-Elia chair on Sustainability”  – un projet de l’Université d’Anvers et l’Antwerp Management School ; et enseigne d’entrepreneuriat éthique à l’Université d’Anvers et l’UCL. Pendant des années, il a été président de la European Business Ethics Network, qui est un réseau européen traitant de l’éthique des entreprises et qui compte 1400 membres en son sein;  ce qui fait de lui le plus grand réseau universitaire autour de la RSE et l'éthique entrepreneuriale du monde.


hansQui est Hans Verboven?

Le Professeur Dr. Hans Verboven enseigne l’entrepreneuriat éthique et la RSE à l’Université d’Anvers. Il est également membre et professeur représentant du projet “BASF-Deloitte-Elia chair on Sustainability” à l’Université d’Anvers et l’Antwerp Management School. Il accompagne les projets de développement durable des PME, notamment au niveau de leur communication et leur stratégie. Finalement, il est chargé de recherche à VIVES – Institut flamand pour l'économie et la société – de l’UCL.





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