La quinzaine de la mère dédiée à toutes les mères du monde a été portée par une équipe enthousiaste et motivée de Golden Rose. L'objectif de cette quinzaine était de créer un pont entre les cultures à travers le concept de maternité, de valoriser le rôle et le travail des mères mais aussi de mettre en évidence les difficultés qu'elles vivent dans un concept englobant toutes les cultures.
La maternité est sincère, c'est comme une sincérité sans fin, qui inspire continuellement confiance par le regard porté de la mère à son enfant. La mère est comme le dit, un grand écrivain Turc ' la championne de la compassion ' car, par sa finesse et son courage elle est capable d'englober l'Humanité. Le panel intitulé ' Etre mère d'une culture à l'autre ' traitait de la place et du rôle des mères dans les différentes religions. La religion, la croyance ne peut évidemment pas être réduite à la culture mais en fait incontestablement partie. C'est pourquoi, nous avons voulu clôturer notre quinzaine par cet élément important de notre vie en invitant comme intervenants des représentants de religions les plus importantes et reconnues de Belgique à savoir le Judaïsme, le Christianisme, l'Islam et le Bouddhisme. Notre panel a été honoré également par la présence de Monsieur Emir Kir, Secrétaire d'Etat à la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Urbanisme et de la Propreté Publique, mais également Membre du Collège de la Commission Communautaire Française chargé de la Famille, des Sports et de la Culture entre autres. Anne-Claire de Liedekerke, présidente du Mouvement Mondial des Mères Europe a ouvert le panel par un discours d'introduction sur l'existence du mouvement, né après la Seconde Guerre Mondiale. Il s'agit plus exactement d'une organisation non gouvernementale, né à la suite de la journée ' Femme, actrice de paix ' lancée par les Nations Unies. Elle nous explique qu'une enquête pour identifier les priorités des mères et plus de 11 000 réponses leur ont été envoyées. Cette enquête récente met en exergue trois vœux des mères : ■Elles demandent la reconnaissance de l'importance de leur rôle en tant que mère, sur la société ■Elles demandent à avoir plus de temps pour s'occuper de leurs enfants ■Elles désirent pouvoir choisir les moments où elles vont uniquement s'occuper de leurs enfants ou lorsqu'elles veulent reprendre une activité professionnelle. Il était important de rapporter ces affirmations et de trouver avec les politiques des solutions pour que les mères se sentent valorisées. Notre modératrice a ensuite passé la parole à notre première panéliste, Béatrice Manelewitsch, présidente de la Commission consistoriale des Femmes Juives en Belgique. Notre invitée, après avoir dit que ' être mère est le plus beau métier du monde ' a centré ses propos sur le mariage puisque pour qu'il y ait maternité ' il faut une conception et qui dit conception dit mariage '. Le rôle de la mère est primordiale car c'est par elle que passe le judaïsme, c'est elle qui va inculquer la tradition. C'est par l'effacement qu'elle va briller plus que l'homme. Elle a ajouté que Mère Rachel était l'archétype de la mère juive. Ensuite, la pasteure Laurence Flachon a pris la parole pour parler d'un courant particulier du christianisme : le protestantisme. Elle a souligné que les réformes auxquels s'est lancé le protestantisme, né au XVIème siècle, a eu également des répercussions sur l'image de la femme, de la mère et deux modèles ont été mis en avant : la femme vaillante et la femme convertie et confessante. La notion de parentalité responsable a aussi été évoquée c'est-à-dire la création d'une unité profonde pour accueillir et éduquer un enfant. Avoir un enfant est une conception consciente. Notre panel s'est poursuivi par l'intervention de Malika Hamidi, doctorante en sociologie et vice- présidente d'European Muslim Network. Elle a expliqué qu'il était important de revenir sur la question des mères car c'est le questionnement de la famille : l'institution familiale est fragilisée dans nos sociétés. La tradition musulmane a élevé et a honoré la femme et la mère comme le dit le hadith ' la paradis est aux pieds de la mère '. La famille n'est pas une fin en soi mais un une micro société. Bien éduquer ses enfants va au-delà de la procréation car c'est une responsabilité vis-à-vis de la société : la maternité doit contribuer à la construction d'une société saine. Et conclu en disant que l'Islam a donné un rôle central à la mère et des moyens pour être présent pour son enfant. Tout cela s'accordant en dialogue avec le mari. Nous avons terminé notre panel par le rôle de la mère dans le bouddhisme présenté par un homme, le seul de cette petite assemblée d'intervenants. Carlo Luyckx a pris la parole en tant qu'administrateur délégué au Centre Samyé Dzong et a précisé que le bouddhisme était plus une philosophie qu'une religion avec un Dieu unique créateur. Cette philosophie non confessionnelle considère qu'il existe des vies antérieures et l'on analyse les gens qui nous entourent comme ayant été potentiellement notre mère dans une vie passée. Cette attitude peut permettre le pardon et le regard porté aux autres s'en trouve changé. La déesse protectrice s'appelle Tara et elle est un objet de méditation, ' c'est l'essence même de notre être ' et elle est devenue Bouddha en tant que femme. Les ' paramits ', c'est-à-dire les qualités requises pour atteindre l'éveil ne peuvent se développer qu'avec la Sagesse : la sagesse est une qualité représentée par une divinité féminine. La Sagesse c'est la clarté de l'esprit. Notre soirée a continué avec la session de questions réponses et nous avons pu constater l'intérêt des participants pour la question de l'entente interreligieuse et interculturelle à travers la notion de maternité. Le panel s'est clos par un cocktail que nos invités ont pu apprécier tout en échangeant leurs impressions sur la soirée. Nous pouvons conclure que la mère est un concept tellement large qu'il dépasse les notions de culture et de religion.
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